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Aborigènes, Australie, découverte, navigation, 17e siècle, marine à voile
Aborigènes, premières rencontres

Le genre : Roman historique,

L'époque : Le 17e siècle,

Le lieu : Amsterdam à son apogée et la Nouvelle Hollande (L'Australie), continent inexploré, peuplé de tribus autochtones.

Le thème : Dans une tribu du désert se produisent des événements étranges qu'aucun ancien ne sait interpréter. Guidé par ses visions, le groupe nomade se rapproche de la côte.

De l'autre côté du monde, ils sont cinq d'Amsterdam à embarquer sur la flotte de Noël vers les Indes orientales, avec chacun un but en tête. Celui du pieux et lettré Jason restera longtemps mystérieux. Aimelise, la servante ambitieuse, veut rejoindre Java, son pays de Cocagne. Le pasteur, lui, brûle d'évangéliser. Et puis, il y a Abraham, homme simple, mutin repenti, guide à son corps défendant, et, à sa suite, la jeune et aventureuse Zwaantie, qui cherche la fortune.

Ce qui les attend est tout autre : la mer immense, une navigation difficile, une terre inconnue et inhospitalière qu'alors on appelle Nouvelle Hollande, mais surtout, la rencontre avec un peuple innocent et spirituel que Jason va nommer « Ab origine », ceux de l'origine. 

Pour commander :

- Sur Amazon : Intégrale livres 1 et 2, 456 pages - 

Broché : 17,90, Ebook : 3,99 euros et par abonnement Kindle

- Achat direct à l'auteure. Dédicace si vous le souhaitez - Courriel :  jo.frehel@yahoo.fr

- En librairie, chez Place des Libraires : Terra australis, Iggybook, Livre 1 et Livre 2, 

- A la Fnac : Livre 1    Livre 2    Broché 

Un avis de lecteur (Marie Lau, sur Amazon)

Je suis sous le charme du roman écrit par Jo Frehel. Si je pouvais lui mettre plus de 5 étoiles, je le ferai !
Elle m’a embarquée dans une aventure qui m’a emmenée de la Hollande à l’Australie au XVIIème siècle.
Un voyage dans le temps et dans l’espace mené de main de maître par l’auteure. L’écriture est tout simplement splendide : descriptions, rebondissements, dialogues, émotions, sentiments, traditions, références historiques…tout est là pour vous faire passer un bon moment tout en faisant réfléchir sur le rôle des Européens sur la situation passée et actuelle des Aborigènes. Et la mise en scène qui nous fait entrer tout à tour dans les deux mondes que tout parait séparer (et pourtant !) est habile
Le discours n’est pas pour autant manichéen : l’homme, qu’il soit hollandais ou aborigène est complexe, régi par son environnement et son éducation.
J’imagine aussi derrière les mots un long et passionnant travail de recherches historiques et culturelles que l’auteure a su instiller dans son texte de façon fluide, tout parait si réaliste et vivant.
Je ne taris pas d’éloges et je n’ai qu’une envie, lire la suite « La route de Batavia » sachant que les deux tomes peuvent se lire comme deux romans séparés.
Merci Jo Frehel !

Extrait 1 :

"Le lendemain, avant même que le soleil ne franchisse les collines noires, deux femmes, une ancienne encore forte et une toute jeune, enceinte dans les dernières heures du travail, quittèrent le campement. Elles marchèrent lentement tandis qu'une ligne lumineuse ourlait peu à peu l'horizon sur la bordure noire du désert. L’aïeule, à demi aveugle, hésitait dans la pénombre.

- Donne-moi la main, dit-elle.

Nomi soutenant son ventre d’une main, prit de l’autre celle de la vieille femme. Elles cheminèrent ainsi lentement, s’aidant mutuellement. Elles parvinrent dans un coin ombragé, auprès d'un trou de rocher connu pour retenir de l'eau. Hélas la sécheresse avait eu raison de la dernière goutte.

Nomi s'appuya contre la roche, grimaçant à chaque contraction. Nagarankura s'affaira tout de suite. Elle rassembla du tjanpi, s'assit à terre et prit entre ses pieds un morceau de bois creux qu'elle avait sorti de son sac. Elle y rassembla des brindilles puis y frotta vivement deux petites branches. Une légère fumée ne tarda pas à s'en échapper. Nagarankura souffla doucement sur le feu naissant et ajouta quelques poignées de feuilles sèches qu'elle avait apportées. Une fumée épaisse, blanche et odorante s'éleva bientôt. La vieille femme dit à Nomi d'enjamber l'herbe pendant quelques instants pour que cette fumée puisse baigner tout son corps. Puis elle la conduisit à un tronc d'acacia, et commença un massage profond de son dos dans un mouvement lent et circulaire. Nomi ressentit un vif réconfort au contact des vieilles mains familières. Puis la grand-mère lui montra comment s'accroupir de façon à bloquer son dos contre le tronc, aidant ainsi le bébé à descendre de la matrice. Malgré ces soins attentionnés, le travail dura longtemps.

- L'arbre répand son énergie dans ton dos, répétait Nagarankura rassurante, c'est le don de la puissance de la terre.

Puis elle se mit à chanter doucement une litanie apaisante.

Lorsqu'elle sentit que l'enfant allait paraître, elle creusa une petite dépression dans le sol sous les jambes de la parturiente, le réceptacle de la terre pour le nouveau-né.

Nagarankura avait vu naître de nombreux membres du peuple Iparuka, mais à chaque fois, elle sentait l'angoisse monter dans sa gorge. Le moment qui allait suivre était le plus difficile, sur elle reposait la vie ou la mort du nouveau-né. En effet Nagarankura, et elle seule, avait une décision à prendre en un très bref instant. S'il apparaissait que l'enfant était faible ou mal formé, ou bien qu'il était trop pâle, ce qui était signe que sa naissance et sa mort étaient confondues, ou encore si la mère elle-même avait été rendue malade ou trop fatiguée par l'accouchement, la vieille femme devait décider de recouvrir l'enfant de sable et de le laisser mourir, là, à l'endroit même où il était né. Mais Nomi était une jeune femme forte malgré les longues marches quasi quotidiennes qu’exigeait la saison sèche, et l'accouchement se déroulait bien, elle souhaita ardemment que le nourrisson ne soit pas porteur de quelque tare. Sa vue était bien mauvaise, elle le savait, mais ses mains ne la tromperaient pas.

Et l'enfant parut, naissant avec le jour, se tortillant, tout luisant dans la clarté de l'aube.

Immédiatement elle coupa le cordon avec ses dents. Puis elle souleva le bébé d'une main, et de l'autre enterra le placenta. Nomi, épuisée, se laissa glisser sur le sol.

- C’est un garçon, souffla Nagarankura

- Donne-le moi, dit Nomi

Mais l’autre avait encore beaucoup à faire avec le nouveau-né. Elle l’emmena à l’écart, hors de la vue de sa mère, et fit courir ses mains sur son corps des pieds à la tête. « Un bel enfant » pensa-t-elle et le poids qui pesait sur sa poitrine disparut. Après quoi, elle alimenta le feu de tjanpi et tint le nourrisson un moment dans la fumée. Il poussa son premier vagissement.

- La fumée est comme l'existence spirituelle qui précède et suit la vie, la cendre est ce qui reste de la vie, prononça-t-elle à voix basse comme si le bébé pouvait déjà la comprendre, puis elle l’enduisit de cendre qui, sur le petit corps encore humide, forma une pellicule blanche.

L’ayant déposé dans un pitchi, elle coupa le cordon ombilical avec un couteau de pierre et le torsada pour en faire un collier, établissant le lien spirituel avec l'Ancêtre Kalaya qui lui donnait la vie.

Elle le reprit dans ses bras et souffla dans ses narines le nom sacré de son totem, puis elle lui sourit, enfin joyeuse. Après quoi elle replaça l’enfant dans le pitchi qu’elle déposa auprès de Nomi.

- Grand-mère, demanda celle-ci avec un peu d’inquiétude, comment dois-je faire ?

- Souviens-toi de la maman malu, répondit la Vieille, et tu sauras.

Nomi, toujours appuyée contre le tronc qui l’avait aidée à accoucher, prit alors le bébé contre sa poitrine et s’endormit, la vieille femme veillant sur eux.

Lorsqu’elles rentrèrent au campement, le soleil faisait flamber le désert. Les hommes étaient partis depuis longtemps à la recherche d’une viande incertaine. Plusieurs femmes étaient restées au campement attendant avec impatience cette première naissance chez l’une des leurs.

Nagarankura, au côté de Nomi, tenait le pitchi contre son cœur et les femmes l’entourèrent avec des cris de plaisir. Chacune voulut caresser l’enfant tout enduit de cendre, mais lorsque celle-ci resta sur leurs mains, elles découvrirent en dessous, une peau étrangement claire. Elles débarrassèrent la petite poitrine de la poussière grise à la recherche des aréoles foncées qui caractérisent les bébés bien portants et préfigurent leur vraie couleur. Ne les trouvant pas, leurs acclamations se muèrent en lamentations. Les murmures de désespoir affolèrent Nomi.

- Qu’avez-vous ? Demanda-t-elle, n’ai-je pas fait là un bel enfant ?

- Ton enfant ne vivra pas, ma sœur, il est maudit ! Laissa tomber Aliumba.

 

Extrait 2

"- Vous comprenez ce que je dis ? Le capitaine Putmans est mort !

Jason ramassa la lampe et lui prit le bras. Il trouva Putmans couché sur le dos, baignant dans une large flaque de sang. Il s’agenouilla auprès de lui, et, approchant la lampe, le trouva exsangue. Le sang continuait à sourdre par saccades de la plaie, l’homme vivait encore. La lame était plantée de biais et avait dû être déviée par une côte. Il se pencha et perçut un souffle ténu.

- Il vit ! dit-il à Aimelise, mais il a perdu beaucoup de sang.

- Sauvez-le ! Monsieur, je vous en supplie ! Cria-t-elle hors d’elle.

Que pouvait-il faire, seul dans la nuit et la tourmente, alors que le chirurgien du bord venait de trépasser ? Jason avait des rudiments de médecine, il avait beaucoup lu et étudié, et surtout, il avait remédié aux maux les plus courants des ouvriers du domaine Van Neck lorsque ceux-ci se blessaient ou étaient souffrants. Il pouvait essayer d’arrêter l’hémorragie… Mais avait-il envie de sauver la vie de cet être barbare ? La question trotta dans sa tête quelques secondes puis il dit à Aimelise :

- Vous allez m’aider, tenez la lampe.

Il se défit de sa chemise qu‘il mit en charpie, conserva les plus longs morceaux et les lia entre eux. Du reste, il fit une boule.

- Approchez la lumière

Penché sur Putmans, il retira la lame avec précaution tout en serrant les bords de la plaie. Un flot de sang lui inonda les mains. Il pressa le tampon de toutes ses forces, resta ainsi de longues minutes. La sueur ruisselait sur son visage. Aimelise se mit à espérer en cet homme calme et puissant dont elle voyait briller les larges épaules. Elle eut le geste de l’essuyer avec un pan de sa cape et releva les mèches qui retombaient sur ses yeux. Il leva vers elle son regard brun qu‘elle trouva d‘une douceur infinie. Il remercia sobrement et il sembla soudain à la jeune femme qu’il avait quelque compassion pour elle.

Lorsque l’écoulement lui parut moins intense, Jason se fit remplacer par elle tandis qu’il enserrait fortement la poitrine du blessé avec les bandes de charpie. Malgré cela, une large tache rouge s’étendit immédiatement sur le bandage.

- Vivra-t-il ? Demanda-t-elle

- Probablement pas… Mais j’aurai fait ce que je devais. Couvrez-le, il est glacé. Nous ne pouvons rien de plus pour l’instant.

Elle prit la couverture de la couchette et l’en recouvrit. Jason se releva, ses bras étaient rouges jusqu’aux coudes et son visage, dont il avait chassé les mèches rebelles, était barbouillé de sang. Il ramassa le poignard, un bel objet finement ciselé, le tourna dans tous les sens. Ce n’était pas un couteau de marin.

- Mon Dieu ! S’exclama la lingère

- C’est à vous ? Demanda-t-il.

- Oui, enfin, non ! Ceci appartenait à ma maîtresse !

- Comment s’est-il retrouvé dans le ventre de l'amiral ? Interrogea Jason.

Elle se troubla, elle avait tellement pris l’habitude de disposer des biens de Madame Van der Moer ! Elle avait trouvé l’arme si jolie, si féminine, qu’elle se l’était appropriée comme beaucoup d'autres choses.

- Voilà qui pourrait vous faire accuser, remarqua-t-il.

Elle eut un regard affolé et s’écria :

- Non ce n’est pas moi, c’est cet homme enroulé dans sa mante de marin avec sa capuche sur la figure, il m’a bousculée alors que j‘arrivais, je vous le jure ! "                            à suivre...

L’histoire dans l’Histoire...

Concernant la présence de marins hollandais sur la terre d'Australie à cette époque : On estime que, de 1629 à 1727, plus de 300 Hollandais de la Compagnie des Indes y prirent pied à la suite des naufrages qui se produisaient sur la route de Java le long de cette côte redoutable. Des hommes, marins et soldats, mais aussi des femmes, en état de détresse absolue, se retrouvèrent sur cette terre inconnue et hostile. Jamais ils ne reparurent. Ce dont on est sûr c'est que certains survécurent, furent adoptés par les Aborigènes et firent souche. Ces destins hors du commun ont alimenté mon imaginaire. »

Jo Frehel, l'auteure, rencontre le peuple aborigène grâce à sa peinture depuis 2004. Psychologue de formation, elle s’intéresse à l’art-thérapie et découvre dans l’art aborigène la projection graphique du mythe. Nourri de cette expérience et des témoignages des premiers voyageurs (Charles Mountford, Geza Roheim, Baldwin Spencer...), le roman Terra Australis restitue sous une forme romanesque la vie, les mœurs, les croyances, des Aborigènes d'Australie avant que la colonisation ne l'altère ou ne le détruise

 

« Écrire ce roman a été pour moi une tentative de dépeindre ce peuple extraordinaire dans sa pureté originelle, loin des maux dont ils sont affectés depuis que, grâce à l'Occident, ils sont entrés dans l'Histoire ».

Si vous hésitez encore, lisez les trente premières pages ici 

Un grand merci aux lecteurs qui ont eu l'amabilité de faire suivre cet article sur  Facebook et autres RS ! Et aussi aux lecteurs du roman qui ont eu la gentillesse laisser un commentaire.

Tag(s) : #Romans de Jo Frehel, #Chroniques
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