Les lendemains de Mélissa da Costa : Un roman gris pour une magnifique description du deuil

La grande qualité de ce roman est la manière dont est décrite la force de vie qui s'insinue dans un quotidien très noir et jusqu'à l'emporter.

Qu'arrive t-il lorsqu'on perd en 48heures l'amour de sa vie et son enfant à naître ? C'est le sort que la vie a réservé à Amande enceinte de huit mois, fraîchement mariée à Benjamin, un jeune travailleur social aussi généreux que séduisant. Et bien on s'enferme dans une vieille maison isolée au cœur de l'Auvergne et là, claquemurée dans le noir, notre héroïne va survivre, coupée du monde, se nourrissant à peine, en proie à une souffrance intense. Amande est une femme d'un naturel effacé, à l'enfance négligée par une mère mal aimante, et qui commençait grâce à Benjamin à s'ouvrir aux autres. On sent alors que la petite flamme de sa vie est bien près de s'éteindre.

Et puis, c'est à partir des choses les plus simples – un papillon qui s'insinue dans son tombeau, la rencontre d'un chat errant… - que, peu à peu, le monde va se rappeler à son souvenir. Son guide sera un agenda des travaux de jardinage laissé par la précédente habitante, elle aussi confrontée à la solitude. La nature, le travail de la terre va la relier au vivant.

Tout cela constitue une première partie époustouflante.

La suite est plus banale, Amande dépasse ses appréhensions, reprend quelques relations avec son entourage. Les évènements relatés, les rencontres, sont lénifiants. Tous les personnages sont tous aidants. Il n'y a pas de méchants, pas de fautifs, sauf, peut-être, la maman de l'héroïne (les mères ont souvent le mauvais rôle !), du coup, les portraits sont sans aspérité comme le style d'ailleurs, assez plat tout au long du récit. Mais peut-être fallait-il cela pour exprimer la moindre vitalité.

Reste une très belle description du processus de deuil, et on retient de cette histoire que se souvenir et arrêter de souffrir sont compatibles.

Broché : 17,50 euros, Ebook : 7,50 euros