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   Le véritable Narcisse Pelletier a dit très peu de choses sur sa vie parmi les Aborigènes, il a donc fallu tout l'imagination de l'auteur pour raconter les premiers contacts du matelot avec les Aborigènes, sa vie parmi eux, ses espoirs de retrouver les siens, sa nostalgie poignante, sa colère de se voir ainsi condamné à une vie primitive, puis l'oubli progressif ... et jusqu'à son intégration par le rire.

     Nous suivons en alternance deux histoires. Celle de Narcisse et celle de Vallombrun qui s'est juré de le ramener à la civilisation. Cette dernière s'écrit à travers les lettres qu'il adresse à la société de géographie, lui expose ses observations, ses efforts, ses recherches et les progrès de son protégé. Malgré les préjugés racistes dont il fait état - et qui sont ceux de son époque - nous suivons  avec émotion son abnégation pour redonner à son protégé une place dans la société.
      Quant à la tribu aborigène, nous la voyons vivre et agir à travers les yeux d'un jeune homme traumatisé et dérouté, c'est à dire sans jamais comprendre à quoi correspond telle ou telle pratique ou action. Et c'est  une petite frustration pour le lecteur.
     Mon regret est la méconnaissance des natifs de l'Australie. En fait le groupe qui recueille Narcisse apparaît comme extrêmement primitif, parfois cruel, et pour tout dire, assez bestial. Nous sommes là assez loin du « bon sauvage », et à des années lumière des « aristocrates du désert » (dont a parlé Levi-Strauss) dont chaque action est nourrie d'une intense spiritualité. L'illustration de couverture est complètement inadaptée.
     Reste un superbe roman d'aventure, où la psychologie des personnages (blancs) apparaît fort juste et tient une place primordiale.

Ce qu'il advint du sauvage blanc de François Garde. FNAC, papier, 7,90 euros

Tag(s) : #Chroniques
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